Un trop rapide survol du rire dans l'histoire

Les premières études scientifiques budgétisées pour prouver les bienfaits du rire sur la santé datent du XXème siècle mais les bienfaits du rire sur la santé sont connus depuis bien plus longtemps.


Selon la théorie de Darwin reprise en image dans le film  la « Guerre du feu »,  la découverte du rire se traduit par une joie intense qui se propage dans tout le groupe. Ainsi  l’homme préhistorique, ne s’y trompe pas, il signalait une absence de danger ou désarçonnait un ennemi avec un rire, un moyen de communication bien avant le langage.

On parle aussi du rire dans la Bible, il est noté qu’«un cœur joyeux guérit comme une médecine, mais un esprit chagrin dessèche les os», «alors notre bouche fut remplie de rire, et notre langue de chants de joie ; alors on dit parmi les nations : L’Éternel a fait de grandes choses pour ceux-ci !» (Ps. 126 : 2).

«Le rire, c'est la santé", cette vérité, connue depuis l’antiquité, où les médecins préconisent le rire pour renforcer l’organisme, a, par la suite,  longtemps été ignorée pour des raisons culturelles et religieuses. Après l’antiquité, le  rire passe à la trappe, rire en société est même malvenu, il est alors perçu comme une défaillance de l’esprit, un problème irritant, à la fin du Moyen-Age, le rire représente le diable. On prétendra même que le rire n’était pas naturel chez l’enfant, qu’il ne rit que si on le chatouille.


Il faudra attendre le XVII° siècle pour que le rire soit, à nouveau, accepté et acceptable en société, Mozart écrira : «méfions-nous de ceux qui ne savent pas rire, qui ne rient jamais, ce ne sont pas des gens sérieux».
Si c’est bien Madan Kataria, médecin indien, qui est à la base des clubs de rire, son précurseur, le docteur Pierre de Vache,   introduit, dès 1935, le rire collectif à l’hôpital  «les patients avec un bon moral guérissent mieux que les déprimés».

Au XX° siècle, différents scientifiques étudient, enfin, le rire et l'entrevoient comme un grand facteur de santé psychique et physique. Ainsi, l’Américain Norman Cousins s’intéresse au rire sur le plan scientifique. Journaliste, Cousins, est atteint, dans les années 1970, d’une maladie rhumatologique très douloureuse, son pronostic n’est pas bon. Souffrant de plus en plus, il décide, tout de même de quitter l’hôpital avec l’accord de son médecin. Il loue une chambre d’hôtel et, durant trois semaines,  se met à visionner des films comiques, à lire des histoires drôles, à écouter des blagues que viennent lui raconter ses amis. Il s’oblige à rire tout le temps et observe les effets du rire sur lui : «Je fis cette merveilleuse découverte, écrira-t-il plus tard, que dix minutes de rire m'assuraient au moins deux heures de sommeil sans douleur.»
… contre toute attente, après quelques semaines de ce traitement hors du commun,  la douleur disparaît et les médecins constatent sans l'expliquer que sa maladie irréversible régresse.


Au bout de quelques mois, le rire l’a guéri et il reprend même son travail de journaliste. Convaincu qu'il doit sa guérison à sa volonté de survivre et à sa cure de rire, Cousins écrira son étonnante expérience et en fera un bestseller :
«Comment je me suis soigné par le rire» Petite bibliothèque Payot 2003
Ses livres et conférences sur le pouvoir de guérison de l’individu ont eu un franc succès.

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